Dans l'imaginaire des suiveurs du National, l'US Créteil est encore ce club ayant passé plus de 10 ans en Ligue 2. Il y a encore peu, l'US Créteil était ce club avec des formidables installations sportives, avec ses groupes de supporters, sa ferveur. Il y a 10 ans, l'US Créteil était à la pointe du National. Aujourd'hui, rien n'a changé... à Créteil. Aujourd'hui, les autres clubs se sont structurés, ont progressé alors que le club du Val-de-Marne s'est reposé sur ses acquis et s'est fait dépasser dans tous les domaines footballistiques.
Un club à l'abandon
En 1999, le club est promu en Division 2 et le stade Duvauchelle voit sa capacité passer de 4000 à 10 000 places, pour respecter les exigeances de la Ligue de Football. C'est la municipalité, qui a porté le club depuis les années 1980, qui se charge de payer intégralement la facture qui s'élève à 3 millions d'euros. En 2004, Duvauchelle devient même la quatrième enceinte sportive d'île de France, utilisée par plus de 85 000 sportifs par an, dont l'Université Paris XII, qui participe à la mise à niveau des installations.
Mais depuis l'arrivée au club de la Direction actuelle, la ville semble peu à peu s'en désintéresser. Pire encore, depuis quelque temps, le président Lopes lui-même, si ravi de serrer des paluches à Sainte-Geneviève quand le club avait obtenu la montée de National 2 en National, semble lui aussi ne plus accorder d'importance à "sa" danseuse étoile. Présent de plus en plus rarement en tribunes, les rumeurs concernant son départ surgissent régulièrement sans qu'une vision à long terme ne soit connue.
La ferveur
L'US Créteil n'a jamais rempli Duvauchelle, c'est un fait. La Direction qui persiste à ne s'adresser qu'à une partie de la population cristolienne y est probablement pour beaucoup. Le fait de ne pas communiquer sur les rencontres via des affiches en ville aussi (entre autres...) Et si les autres clubs du championnat s'organisent et font progresser le football dans leur sphère d'influence, à Créteil, on vit sur ses acquis. Depuis l'an 2000, aucune progression. on était à 2 000 personnes en Division 2. Aujourd'hui, c'est moins que ce que font Concarneau ou le Red Star en National. Le Mans, Sedan et Laval carracolent en tête avec plus de 3 000 spectateurs à chaque match. L'US Créteil fait 10 fois moins, et truste le bas du classement, là-aussi.
La décision de la FFF de programmer les matchs à 19 heures n'est probablement pas étrangère à ce phénomène, mais elle ne saurait être que le glas qui a achevé l'ambiance à Duvauchelle... l'absence de communication du club pendant près de 2 décennies y étant pour beaucoup plus. Sans parler du fait que depuis près de 20 ans, le club a multiplié les combats contre ses propres supporters, allant de la plainte au pénal aux interdictions de bâches (ce qui équivaut à une interdiction de stade pour les groupes). Procédures qui coûtent de l'énergie sans être constructives, et qui démotivent les plus fervents amoureux du club, déjà peu nombreux.
La santé financière
L'US Créteil a longtemps été citée en exemple de bonne gestion financière, portée par les affaires autrefois fleurissantes du Président Lopes. Mais une succession de décisions incompréhensibles ont plombé cette gestion. Qui se rappelle aujourd'hui des stars du club que furent Cheikh Ndoye, Faneva Andriatsima, Florent Mollet ? Tous ces joueurs sont partis gratuitement, en fin de contrat. Comment alors reconstruire un club relégué en National ?
Les recettes de la billetterie devraient être une mâne non négligeable pour le club, mais avec une aussi faible affluence, elles ne représentent que moins de 30 000 € par an ! Soit à peine de quoi rémunérer un seul joueur quand des clubs comme Sedan profitent de 10 fois plus ! Et encore, c'est sans compter les frais qu'impliquent l'organisation d'un événement sportif. On en est à se demander si le club ne gagnerait pas plus d'argent à évoluer à huis-clos...
Le staff et les résultats
On tient peut-être là la raison du maintien coûte que coûte d'Emmanuel Da Costa ! Le club ne peut peut-être tout simplement pas lui payer d'indemnités de licenciement et on en est réduit à attendre qu'il démissionne, ce qu'il n'a jamais fait de sa carrière, ni à QRM (fin de contrat) ni à Lyon (licencié) ! Pourtant, l'US Créteil n'a gagné que 4 rencontres en 2021. C'est le pire total de l'histoire du club, à égalité avec l'année 1981. Mais à cette époque, le club évoluait en DH et n'avait joué que 21 matches sur toute l'année... contre 29 à l'heure où nous écrivons.
Il accumule les records négatifs et personne ne semble s'en inquiéter : pire attaque de son histoire au bout de 9 journées, pire démarrage de son histoire toutes divisions confondues, record de la plus lourde défaite à domicile égalé (il faut remonter à un match de Coupe de France en 1941 pour trouver une telle déroute). Et pourtant, à chaque match, on entend les mêmes palabres, que l'équipe a bien joué, et que des erreurs individuelles ont coûté la victoire.
Il faut être honnête et admettre qu'elle a, peut-être, réalisé hier soir face à Concarneau sa meilleur prestation de la saison, mais on n'en est plus à regarder le niveau de jeu. Le club est avant-dernier et déjà à 5 points du premier relégable. Sans oublier qu'aucune équipe senior n'a encore gagné un seul match. De la National aux féminines, en passant par la réserve et l'équipe C, toutes sont au fond du classement de leur championnat, sans aucune victoire à la clef.
Président Lopes, Monsieur Pataca, Monsieur le Maire, Président Lecomte, s'il vous plait réveillez-vous ! Le patient US Créteil Football nous semble condamné, et sans une thérapie de choc, à la fois de fond, et urgente, il est à craindre que le club ne cesse de descendre, et ne retrouve jamais plus le niveau qu'il a connu dans les années 1990/2000... en priant pour qu'il ne soit pas déjà trop tard.
La Rédaction d'US Créteil 1936.